Cet article est la version écrite (et enrichie) de l’épisode #12 du podcast Ambitions Plurielles.
Bonjour à toi, je te propose d’aborder le sujet du mélange spiritualité et accompagnements divers, lorsqu’on est entrepreneur.e. Dans quels cas selon moi, cela peut poser question, quelles sont les limites à ne pas franchir ou auxquelles être vigilent.e. si on veut toutefois teinter ses accompagnements de spiritualité ou les agrémenter de pratiques empruntes de spiritualité.
Depuis quelques années, j’ai l’impression que cela se généralise, est devenu même une tendance, un phénomène (de mode ?) et c’est pourquoi je souhaitais m’y pencher. Pour cela, je vais parler de mon point de vue (à la première personne), de mon vécu et me livrer aux confidences concernant mes propres croyances, pour pointer du doigt les cas dans lesquels cela me semble problématique, d’un point de vue déontologique notamment. Je parlerai aussi des conditions pour le rendre possible à mon sens, avec des pistes très concrètes et pratiques.
Je vais donc mettre les pieds dans le plat, sur un sujet qui me semble peu abordé sous cet angle mais qui me tenait à cœur. J’ai donc un peu l’impression de pousser une porte – avec la pression qui va avec, sur un sujet qui n’est pas évident à aborder. J’ai trouvé peu de contenus sur le sujet, c’est pourquoi si tu en as sous le coude, n’hésite pas à me les partager !
J’espère en tout cas, que cela suscitera des échanges constructifs et pourra sensibiliser sur certaines limites et dérives dont tout le monde n’a pas forcément conscience.
Pour poser le cadre concernant notre sujet : je fais référence à tout ce qui fait partie de la grande famille de l’accompagnement, donc par exemple : du coaching, du conseil, du mentorat, de la formation, du consulting, de la thérapie sous diverses formes et dans différents domaines… Qui vont être agrémentées de pratiques ou de références spirituelles. Je ne fais en revanche pas référence aux business exclusivement et clairement basés sur un religion ou une spiritualité en particulier (c’est un autre sujet). Je parle plutôt de ce que l’on voit de plus en plus ces dernières années, dans le paysage de l’entrepreneuriat en France, avec des accompagnements teintés de pratiques et de références liées à la spiritualité, qui s’apparentent à un véritable phénomène de mode.
Cette tendance a certainement été facilitée par les algorithmes, en particulier sur les réseaux sociaux, puisqu’à partir du moment où on s’intéresse à certaines pratiques (par exemple new age, en lien avec la sorcellerie ou autres), on peut vite se retrouver dans une forme de bulle de pensées, qui donne l’impression que tout le monde adhère ou pratique ce genre de choses, que c’est tout à fait banal et répandu, pour s’autoriser à faire de même. L’effet boule de neige peut ensuite aller très vite !
Ceci dit, je ne suis pas en train de dire que certains mouvements, pratiques, croyances ne sont pas normales, valables ou acceptables. Jusque-là, je dis simplement que les algorithmes peuvent participer à la normalisation de certains points de vue ou pratiques, quelles qu’elles soient, en nous enfermant dans ce que l’on appelle, des bulles cognitives et que le domaine de la spiritualité n’y échappe pas.
Bref, que chacun.e ait ses croyances c’est OK. Le problème commence selon moi lorsque cela est présenté comme la norme et comme une vérité absolue.
Par exemple, lorsque certain.e.s tiennent des discours tels que : « Je tire des cartes pendant les accompagnements parce qu’elles nous guident dans les décisions à prendre » ; « Ton problème est à lié à l’alignement des planètes en ce moment » ; …Voici des versions très soft, sachant qu’ il y a des discours bien plus clivants et problématiques que ça, mais selon moi, ça commence ainsi et ça pose déjà question, puisque :
Il n’y a pas de problème dans le fait d’avoir ses propres croyances et de vouloir les intégrer dans son activité, de vouloir les affirmer… Le problème c’est lorsque l’on présente nos propres croyances ou pratiques spirituelles comme étant des vérités absolues, valables pour tout le monde. Pour quelqu’un qui ne partage pas les mêmes convictions que nous ; qui n’en est pas au même stade de cheminement ou qui n’est pas du tout sensibilisé aux mêmes pratiques, ça sonne réellement comme tel et ça peut être un choc. « On m’impose un point de vue, on me fait sentir que je ne suis pas la norme, que je n’appartiens pas à un mouvement ou à un groupe plus initié que moi sur le plan spirituel. » Voilà, ce que cela peut provoquer.
Le problème c’est donc lorsqu’on décrète alors qu’il serait préférable de parler en « je » : « Je crois que, je pense ceci, d’après mes propres croyances, … » Pour situer son point de vue et faire comprendre à son public qu’il n’est pas obligé d’adhérer ou de se conformer aux mêmes croyances et que c’est OK, qu’on le respecte toutefois dans ce qu’il est et pour ce en quoi il croit – ou pas.
L’enjeu c’est de ne pas exclure.
On peut tout à fait cibler sa clientèle, mais éviter d’exclure. Nuance importante. Le ciblage de sa clientèle n’a pas à se faire sur des bases discriminatoires. Par exemple, j’affirme le fait que mes services soient destinés de préférence à des femmes, mon persona va être axé sur certains domaines d’activités, sur certaines tailles d’entreprises ou de projets… Mais si une personne transgenre, avec un projet atypique a besoin de mes services, je ne vais pas la refuser sur la base de ces caractéristiques-là. Ce qui va compter, c’est la démarche de la personne et ses besoins, pour savoir si je suis en capacité d’y répondre et de l’accompagner. Par exemple, si sa démarche est d’optimiser le déploiement de son projet entrepreneurial en ayant besoin d’être guidé et épaulé pour cela, c’est ok pour moi. Donc, avoir un ciblage clientèle, c’est ok et d’ailleurs fortement recommandé, mais sans qu’il puisse exclure, ni discriminer. Il est impératif de savoir faire la nuance.
Par rapport à la spiritualité, bien sûr que c’est OK d’affirmer qui l’on est, d’intégrer dans son activité des pratiques qui font sens pour nous, qui nous animent… C’est OK. Là où ça devient problématique, c’est quand on ferme la porte à ceux qui ne croient pas comme nous.
Personnellement, lorsque je rencontre ce genre de discours visant à présenter des croyances, des pratiques en lien avec des spiritualités comme des vérités absolues, comme des références, ou comme étant la norme, je ressens ce sentiment d’exclusion, cela me heurte et je ne dois pas être la seule.
Parfois, j’ai simplement renoncé à me faire accompagner pour ces raisons. Il me semblait donc important de partager mon vécu, car parfois sans en avoir conscience, sans que cela soit volontaire, de nombreuses consœurs entrepreneures glissent pourtant dans ce travers. J’apprécie d’ailleurs beaucoup certaines d’entre elles, elles peuvent être des partenaires, des amies, des anciennes clientes et peuvent avoir des choses pourtant très utiles, très intéressantes à apporter ! Mais selon la façon dont elles vont amener ces touches de spiritualité dans leurs accompagnements (pour celles qui sont concernées), elles vont prendre le risque de bloquer certaines personnes, de les mettre très mal à l’aise, de ne pas les respecter ou encore de les laisser de côté. C’est donc dommage pour tout le monde, voire carrément problématique si cela en devient discriminatoire.
C’est un sujet délicat, je ne veux froisser ni viser personne, mais je me dévoue pour plonger dans le sujet parce que je sens que je dois le faire. L’idée étant de sensibiliser ces entrepreneur.e.s accompagnant.e.s à ce qui peut être perçu et ressenti de la part de quelqu’un qui ne partage pas les mêmes croyances, dans le but de prendre un peu de hauteur et de chercher à se décentrer, à travers l’exemple de mon vécu.
Pour ma part, je ne parle jamais de mes croyances, de ma spiritualité ou de ma religion dans le cadre de mon activité. C’est très personnel et c’est mon choix de le garder pour moi. Exceptionnellement, je vais pourtant devoir t’en parler pour illustrer mon propos, le situer, pour comprendre ce qui peut se passer dans la tête d’une personne qui ne partage pas forcément les pratiques ou croyances notamment « new age » qui défilent sur les réseaux et qui sont souvent érigées comme étant la norme.
Pour ma part, je me suis reconnue dans la spiritualité musulmane il y une vingtaine d’années déjà et j’ai donc une croyance monothéiste.
Petite parenthèse utile pour la suite : Maintenant que tu as cette information au sujet de ma croyance, tu es peut-être en train de faire tout un tas d’associations mentales, du genre « alors elle doit croire ceci, faire cela, manger comme-ci… » Bref, c’est normal, puisqu’on aime catégoriser, ranger, classifier… Et que notre cerveau se plaît à faire des raccourcis, par souci d’économie d’énergie. Spoiler alert : les raccourcis sont certes confortables, mais ne sont pas souvent vrais, c’est pourquoi il est utile de vérifier, creuser, aller plus loin… (Tu peux te pencher sur le sujet des biais cognitifs pour creuser la question, d’ailleurs petit clin d’œil à Anne Favier et Selma Sardouk, deux entrepreneures accompagnantes qui en parlent très bien).
C’est aussi pour ça que je n’aime pas parler de certaines choses à mon sujet, notamment sur les réseaux, qui ne permettent pas toujours de développer, d’expliquer, de contextualiser… Et j’aimerais en profiter pour nuancer l’idée que tu te fais peut-être maintenant de ma spiritualité et par prolongement, de celle que tu peux te faire de tout un chacun, qu’il croit ou pas.
Ma spiritualité n’est pas la même depuis le début, elle n’est pas la même d’un jour à l’autre et même d’un moment de la journée à l’autre. Au sein d’un même groupe religieux, tu trouveras autant de manières de comprendre, d’interpréter et de pratiquer que d’individus. Au sein d’une seule et même famille qui partage la même religion, chaque membre va avoir sa propre vision, sa propre façon de faire…
Tout ça pour dire que dès lors que l’on parle de croyances, c’est très personnel malgré les apparences ou les cases dans lesquelles c’est bien confortable de ranger les gens. Donc, on part d’un principe de pluralité à ce niveau qui est énorme, qui est un fait et que l’on se doit selon moi de prendre en compte et de respecter plutôt que d’essentialiser.
En effet, c’est hyper désagréable de se voir mettre dans le même sac que d’autres individus avec lesquels on ne partage rien, si ce n’est l’étiquette que d’autres ont décidé de nous attribuer.
Personnellement, lorsque je décide de ne pas parler de mes croyances personnelles, c’est aussi parce que derrière, j’ai juste parfois la flemme de déconstruire certains stéréotypes ou d’essuyer certaines remarques ou comportements. J’avoue, c’est très pratique pour moi, femme blanche qui passe inaperçue dans mon contexte, que l’on ne soupçonne pas d’appartenir à tel ou tel groupe et à qui on pourra demander des comptes. Sacré privilège, tandis que d’autres vont faire l’objet de nombreuses étiquettes et projections dès le 1er regard et devront constamment conjuguer avec ça.
Ceci étant posé, fin de parenthèse, revenons à notre sujet. Je vais parler en « je » : je ne me sens pas prise en compte ou je me sens carrément exclue, lorsque je suis soumise à des discours teintés de spiritualité, de pratiques New age, ésotériques ou autres qui ne font pas sens pour moi. Par exemple, quand j’entends parler de déesses, de vies antérieures, d’astrologie, de tarot, de rituels de nouvelle lune,… cela ne me parle pas, ne fait pas sens pour moi.
Encore une fois, j’imagine que certain.e.s personnes ne soupçonnent même pas l’impact de leurs propos, présentés comme des vérités absolues, comme la norme… Donc, voici ce qui me passe par ma tête : ce n’est pas pour moi, elle ne semble pas ouverte à la nuance ou à d’autres visions des choses puisque qu’elle affirme, elle décrète. Si je ne parle pas de mes croyances, ça ne veut pas que je n’en ai pas, que je peux adhérer à tout ce qui m’est proposé sans rechigner ou sans être froissée. Je ne me sens pas respectée.
J’ai mes propres convictions, elles ont fait leur chemin, elles ont évolué, elles m’ont parfois éprouvé pour en arriver à la paix qu’elles me procurent aujourd’hui. Je n’ai pas envie qu’on les remette en question, je ne viens pas chercher ça. Je n’ai même pas envie d’en discuter, encore moins d’en débattre, pas là, alors que je viens me faire accompagner. Je me sens donc exclue de ces discours et donc, de ces propositions.
Ce que j’aurais aimé, c’est que l’on me montre que je ne vais pas devoir me conformer à une figure d’autorité – que peut représenter une formatrice, une coach, etc… – que je vais être respectée dans ce que je suis, que toutes les croyances sont valables et acceptées auprès de cet.te accompagnant.e.
J’ai besoin de sentir qu’il n’y aura pas de jugements à mon égard.
Pour la petite histoire, j’ai assisté un jour à un atelier dans lequel l’intervenante parlait de réincarnations. Elle a simplement décrétée tout au long de sa présentation, que c’était une vérité et je sentais que limite, c’était bizarre ou vraiment de l’ignorance de ne pas y croire. Mais c’était sa vérité. Je la respecte mais qu’on ne me l’impose pas, qu’on continue de me prendre en considération si je n’adhère pas à ça. Et je pense qu’au fond elle avait des choses hyper intéressantes à partager, sur les traumas, sur la psychogénéalogie etc… Mais le fait que ce soit teinté d’affirmations éloignées de mes convictions m’a heurté et m’a exclu du cœur de ses partages.
J’aimerais simplement que l’on puisse au moins un peu s’imaginer que tout le monde n’en est pas au même stade de son cheminement spirituel ou personnel, et que tout le monde n’est pas censé partager ses croyances (qui relèvent de l’intime), histoire de laisser la porte ouverte. C’est ok de parler de soi, de ce en quoi on croit, sans pour autant l’ériger comme une vérité absolue ou comme étant au dessus des croyances des autres.
On peut en revanche choisir de les mettre côte à côte, soit, de les apposer, plutôt que de les opposer.
De parler en « je » et non pas en « on ».
De proposer et non pas d’imposer.
De chercher à inclure et de veiller à ne pas exclure.
Cela est valable aussi lorsqu’on se fait accompagner par une personne qui partage à priori les mêmes croyances, car nous n’en sommes jamais exactement au même stade et il est possible que l’on n’interprète pas les choses de la même façon… Il m’est d’ailleurs arrivé de bénéficier des services d’une consœur musulmane, avec laquelle j’ai pu être par moment en décalage par rapport à sa vision des choses, qui étaient affirmées, décrétées. Elle partait du principe que j’étais d’accord, que j’adhérais, mais ce n’était pas toujours le cas.
En tant que bénéficiaire d’un accompagnement, mon besoin et mon droit fondamental est d’être respectée par rapport à là où j’en suis, avec mes propres convictions et que l’on ne me juge pas pour cela, que l’on ne m’impose pas un autre point de vue.
La spiritualité touche à l’intime, à ce que l’on a parfois au plus profond de soi et cela peut être violent, lorsque ces aspects-là ne sont pas respectés ni pris en compte. Et en tant qu’ accompagnant.e.s, nous avons une responsabilité, puisque l’on peut représenter une forme de figure d’autorité. Il est donc essentiel de questionner son impact, ce que l’on peut induire, etc.
Sans nuances, avec uniquement des affirmations, on peut chercher à faire prévaloir ses idées, à convaincre, à rallier à son point de vue et tout au bout il y a des dérives évidentes de prosélytisme, de sectarisme… Ce qui n’est pas compatible avec une posture professionnelle digne de ce nom, et la déontologie qui va avec. Il s’agit donc de faire très attention à ça.
Si toutefois tu souhaites rajouter des petites touches spirituelles à ton activité ou même y affirmer tes croyances (si toutefois je ne t’ai pas découragé, ce qui n’était pas le but non plus ^^ ), je peux te suggérer ces pistes très concrètes pour pouvoir le faire sereinement et de façon respectueuse vis-à-vis des personnes que tu peux recevoir :
- Parler en « je », donc à la première personne du singulier lorsque tu parles de spiritualité, et non pas en « on », en terme de vérités absolues ou d’affirmations.
- Garder en tête que la façon d’amener les choses compte : proposer et non imposer, contraindre. Apposer et non opposer les points de vue. Être à l’écoute et laisser de la place à la pluralité plutôt que de monopoliser l’espace et de vouloir homogénéiser les croyances à sa façon…
- Soucie-toi des personnes qui n’auraient pas les mêmes croyances que toi. Déjà, si tu en as l’intention, c’est très bien, mais veille à ce que ce soit suivi de faits. Que ce que tu proposes ne cherche pas au final à les exclure, ce qui pourrait re présenter une forme de discrimination. Concrètement, quand tu accueilles de nouvelles personnes, tu peux simplement leur expliquer dès le départ qu’elles n’hésitent pas à te dire si elles ne sont pas à l’aise avec certaines notions, s’il y a des pratiques, des concepts, des propositions qui ne leur parlent pas, que c’est ok et que tu t’engages à le respecter. Le simple fait de poser ce cadre peut rassurer, sécuriser ton public sur le fait qu’il ne sera pas contraint ni jugé et que sa liberté de penser, de croire ou de ne pas croire, de faire ou de ne pas faire, sera respectée. C’est important de signifier que son libre arbitre sera préservé et que cela fait même partie de tes engagements. Car en effet, tout.e professionnel.le se doit de respecter des principes déontologiques communs à tou.te.s et le respect du libre-arbitre, comme le non-jugement en font partie. Tu peux même rédiger et afficher ton code de déontologie dans ton bureau, sur ton site, dans tes contrats,… de façon à le rendre visible pour ta clientèle, à la sécuriser et à pouvoir l’un comme l’autre, s’y référer. Je forme d’ailleurs aux principes clés du coaching et cet aspect constitue la base.
- Si ce n’est pas déjà le cas, entoure-toi de personnes qui n’ont pas les mêmes croyances que toi, pour t’habituer à faire cette gymnastique, te permettant de t’adapter à différents profils. Cela permet d’éviter d’évoluer en vase clos, uniquement dans nos bulles de pensées uniques, dans lesquelles on a l’impression que tout le monde pense, raisonne et croit comme nous. L’idée est donc de s’exercer à faire preuve de flexibilité, d’empathie, d’adaptation face à des personnes différentes de nous. Cela évite de ne pas avoir les codes, de ne pas comprendre, d’être déboussolée, de ne pas savoir se mettre à la place de. Tu peux d’ailleurs choisir de faire cet exercice de façon publique, à travers ton choix de partenaires par exemple. Tu vas ainsi incarner le fait que tu sais travailler avec des personnes aux croyances différentes des tiennes, que tu es ouverte, que tu sais t’adapter et que tu ne mets pas de côté des personnes qui ne croient pas comme toi.
- Dernier point très important : l’humilité. Par rapport à ce que l’on avance en terme de croyances, de convictions. Chez une même personne, les croyances évoluent inévitablement. Personnellement, ma foi n’est pas la même que celle d’il y a 20 ans, au fil des mois, mais aussi d’un jour à l’autre et même d’un moment à l’autre de la journée. Il s’agit de faire preuve d’humilité aussi vis-à-vis du fait de citer ses sources, de rendre à César ce qui est à César, lorsque j’ai pu voir passer des termes, des concepts remixés, des rituels par exemple empruntés à l’hindouisme et qui semblaient pourtant être inventés par l’accompagnante… Sur fond d’appropriation culturelle totale. Alors que par souci d’honnêteté intellectuelle, c’est important de citer ses sources, de ne pas s’ériger en pseudo fondatrice d’un mouvement… Alors que, notre public est en droit de savoir d’où nous viennent certaines théories, certains concepts, sur quoi on se base, d’où ça vient…Il convient de partir également du principe que je peux changer d’avis, je peux évoluer, je peux me tromper et donc, d’amener ce que l’on avance avec précautions et humilité, en parlant depuis son point de vue et en contextualisant.
- Tu penses à d’autres pistes ? Partage-les en commentaires 😉
J’espère que ce sujet va pouvoir interpeller, sensibiliser, susciter des échanges constructifs. Si toi aussi tu as vécu des situations au cours desquelles tu t’es sentie exclue de la même façon, n’hésite pas à me faire part de ton expérience et de ce que tu aurais aimé que l’on te propose à la place.
Si tu es entrepreneure, que tu es amenée à accompagner ton public, je suis preneuse de tes réflexions sur le sujet des limites du mix spiritualité et accompagnements et si tu as d’autres pistes à partager pour le faire dans de bonnes conditions pour tout le monde.
Au plaisir, bien à toi,
Manon.