L'État va décider de ma vie

Je vis depuis quelques mois une période assez anxiogène avec ma famille. Tout est en train de s’accélérer car dans quelques jours, l’État va décider de ma vie, de nos vies.

Je m’explique. Il y a quelques mois, alors que nous faisions de grands projets avec mon mari, nous apprenions qu’il allait être muté dans une autre académie. Il est en effet fonctionnaire, travaille dans l’Éducation Nationale et à notre grande surprise, cette année, une demande de mutation restée vaine depuis des années a enfin aboutit. Nous avons appris la nouvelle depuis le mois de février. Nous avons donc changé tous nos plans et depuis, nous sommes dans l’attente de son affectation définitive, du département et du lieu exact où il va être amené à exercer.

Après des mois de suspense, des mois où nous avons mis nos vies en pause, où nous nous sommes fatalement désinvestis de notre vie sociale et professionnelle locale, le stress monte car nous aurons la réponse dans quelques jours.

Dès que la réponse sera tombée, il va falloir trouver au plus vite un logement, une nouvelle école, déménager, avec tout ce que cela implique, trouver nos repères (médecins, administrations, commerces…) et reconstruire une nouvelle vie sociale.  Donc après tout, j’ai un tas de raisons de me dire que l’État va décider de ma vie et de celle de ma famille. C’est lui, en quelque sorte, qui va décider de notre nouvel environnement et donc, de tout ce qui va en découler ( l’école de notre fille, les personnes que l’on sera amenés à rencontrer, nos conditions et lieux de travail…) Autant de choses si importantes et si déterminantes dans une vie !

Mais…

Je suis de nature assez optimiste, j’essaye de voir le verre à moitié plein. Certes, il y a des paramètres que je ne maîtrise pas et bien sûr, ça me chiffonne.

Mais la première des choses qui me rassure, c’est que je pars avec ma famille, que j’aime plus que tout. Je ne perds pas mes priorités de vue, c’est avant tout ça mon bonheur.

Je suis confiante également car quelque soit l’environnement dans lequel nous allons atterrir, je suis à l’aise partout et avec tout le monde. J’ai vécu en ville et à la campagne, j’ai toujours fréquenté tout types de personnes, de milieux, de catégories sociales, de communautés et je n’ai d’aprioris, de craintes, de personne.  Je mets l’accent sur ce point car vraiment, c’est un des meilleurs atouts pour se mouvoir en société et évoluer professionnellement parlant. Être à l’aise avec les codes, la façon de s’exprimer de bon nombre de personnes, quelque soit leurs lieux de vie, leurs niveaux d’études, leurs origines, leurs religions, leur professions, leurs cultures, leurs catégories sociales… C’ est une richesse énorme qui va te rendre service où que tu ailles et qui va t’ouvrir des portes. Le meilleur moyen d’y parvenir, c’est d’aller à la rencontre des gens, de fréquenter des milieux, de pratiquer des sports ou des loisirs où on ne t’attend pas…à priori. C’est aussi en étant curieux, en cherchant à mieux connaître l’Autre, ne serait-ce que via des ouvrages, des reportages (intelligents !), comme ceux que je propose dans la rubrique Mes trouvailles > Culture Générale.

Ce qui m’aide aussi à ne pas me sentir dépossédée du cours de ma vie, c’est d’avoir choisi mon travail. Sachant que mon mari allait être soumis à des mutations, d’une année sur l’autre et jusqu’à ce qu’on lui attribue un poste fixe, dans un lieu qui nous convienne à tous, j’ai choisi d’exercer de chez moi. Je suis ainsi mobile et je peux le suivre sans avoir à sacrifier ma carrière, à chaque fois. Cette décision est, pour le coup, une vraie sérénité pour moi. Le gros de mon travail de blogueuse, créatrice et formatrice peut se faire de n’importe où. Pour le reste, lorsque je vais faire des interventions, organiser des ateliers, des évènements, je m’adapte, je me déplace.

Pourquoi je t’ai raconté tout ça ? Au-delà de ma petite histoire personnelle, je voulais te démontrer que malgré ce qui peut t’arriver et que tu n’auras pas choisi, il n’y a pas de fatalité. On peut être tentée de se positionner en victime, d’être spectatrice de ce que la vie décide pour nous. Mais au final, c’est véritablement toi qui décide de ce que tu vas en faire. Bonne ou mauvaise nouvelle, qu’en feras-tu ? Quelle impact aura-t-elle sur ta vie  ? Que vas-tu mettre en place pour avancer sereinement, sans avoir l’impression d’être dépossédée du cours de ta vie ?

>>> Cette histoire te fais réagir ? Toi aussi, tu as certainement des anecdotes à raconter ? Dis-moi tout ci-dessous :

Crédit photo : Sylwia Bartyzel